Jour Futur
THIERRY MICOUIN

Thierry Micouin et Pauline Boyer s’inspirent pour la première fois d’une oeuvre existante : Future days, 5e album du groupe de krautrock CAN, sorti en 1973. Une année charnière où les théories libérales et monétaristes prennent le pas et où démarre un « nouveau monde », hypermobile et instantané. Les quatre titres de l’album nous projettent dans l’ébullition d’un monde qui se transforme, où la possibilité d’un futur s’esquisse dans un temps qui annonce les crises à venir. Près de 50 ans plus tard, nous voulons chercher ce que sont devenus ces jours futurs et inventer les moyens de les faire exister.
Notre choix est de ne pas faire entendre l’album dans la pièce mais à partir de l’écoute analytique de Pauline Boyer, d’en proposer une recréation. Plus électronique, celle-ci jouera des structures rythmiques répétitives, des ambiances planantes et transcendantes.
Avec Jour futur, nous poursuivons et approfondissons la recherche partitionnelle géométrique, mathématique entamée sur une précédente pièce, Faille, dont la structure principale est basée sur la figure de la spirale dans un rectangle d’or, l’utilisation du principe mathématique de la suite de Fibonacci et le rapport très étroit de la structure chorégraphique avec la composition sonore.
La réinterprétation de l’album Future Days, donne lieu à un nouveau territoire acoustique, en écho aux prospections émergentes de l’ambient. Les ambiances ainsi actualisées renouvellent les lectures de cette pierre angulaire du krautrock et questionnent cet héritage : qu’avons-nous fait de ces jours futurs ? Les interprètes évoluent dans un carré blanc de six mètres sur six. Faisant référence aux crises économiques, sociales, politiques et écologiques (rappelons qu’avant et après 1973 deux énormes marées noires ont eu lieu sur les côtes bretonnes : le Torrey Canyon en 1967 et l’Amoco Cadiz en 1978), le plateau blanc se charge progressivement d’une matière noire. Cette matière est composée de bandes magnétiques découpées d’une centaine de cassettes VHS, supports de l’analogique dans les années 70 qui vont peu à peu disparaitre avec la dématérialisation et l’arrivée du numérique.
Au début de la pièce, les bandes ceinturent le carré. Cette topographie est progressivement déconstruite par les différents déplacements des danseurs : symbole de nos propres modalités d’action, l’homme altérant son espace de vie en l’envahissant progressivement d’une matière noire et brillante.
Conception : Thierry Micouin, chorégraphie & Pauline Boyer, musique
Interprétation : Marie-Laure Caradec, Steven Hervouet, Théo Le Bruman, Thierry Micouin
Regards extérieurs : Pénélope Parrau, Dalila Khatir, Julien Fouché
Lumières : Alice Panziera
Costumes : Laure Mahéo assistée d’Isabelle Beaudouin
Régie générale et son : Benjamin Furbacco
Production et administration : Laurence Edelin assistée de Justine Gallan
Coproductions: Scènes du Golfe, Théâtres Vannes-Arradon, scène conventionnée, FAIR-E, CCNRB Rennes ; Le Triangle, Rennes – scène conventionnée danse; CCN de Tours; Ménagerie de Verre, Paris; Maison de la Culture d’Amiens – pôle européen de création et de production
Accueils studio: CCN, Tours; FAIR-E, CCNRB Rennes
Accueils en résidence: Centre d’art Kerguéhennec – Département du Morbihan
Scènes du Golfe, Théâtres Vannes-Arradon, scène conventionnée
Soutiens: DRAC Bretagne ; Région Bretagne ; Ville de Rennes ; Adami (en cours)
