Les cent mille derniers quarts d’heure – Matthieu Barbin
MATTHIEU BARBIN

Pourquoi certains tiennent « encore un petit peu» ? Dans les cent mille derniers quarts d’heure, Matthieu Barbin questionne le rapport du corps au travail et les métamorphoses qui en découlent. Un solo où la performance devient moteur pour soulever les ressorts d’un système et de ses paradoxes. « Elle a été laitière, a travaillé chez Nanette devenue Elis Aquitaine, leader européen de l’ultrapropreté, aux draps puis aux serviettes éponges, elle aurait voulu être célèbre, elle a été carreleur et elle a fait des ménages aussi, elle a été oui on va dire mécanicien. Elle a bien travaillé, elle a plutôt pas mal réussi. Elle voulait de belles choses. Maintenant il va falloir s’arrêter, mais elle se demande si elle ne pourrait pas, tout de même, en faire un peu plus, histoire de.
Dans les cents mille derniers quarts d’heure, Sara embrasse différents corps, les siens et les autres, ceux de sa famille. Son corps est un ensemble de prises de paroles, qui interroge nos tentatives de fuite, nos chutes puis nos rêves, notre envie de ne pas ressembler à nos mères, nos oncles, et ce qui nous lie à eux, quoi qu’on fasse »
Au fil de cette traversée multiple, son corps est traité comme un discours, nourri témoignages, interviews, réflexions qui activent sa mémoire et meuvent ce corps épais à travers le temps : le temps du métier puis du retrait, du corps inscrit socialement puis du corps qui s’efface, du corps actif puis du corps musée, du corps qu’on a envie d’être ou qu’on aurait pu être.
Il est avant tout question de réussite, de ce désir de succès qui anime tant et de l’envie d’être autre. Des tentatives de fuite, et des échecs. L’ensemble montre la greffe qui s’opère entre le travail et l’humain pour finalement poser la question du bilan et des artifices empruntés pour se raconter. L’intérêt est de révéler l’aspect politique des corps à travers leurs histoires. Que disent des êtres portants des corps comme autant de musées physiques. « C’est l’extension d’une problématique qui traverse tout le monde. Mon corps m’a t’il permis de me réaliser ? Ai-je pu atteindre une forme de reconnaissance, grâce et par mon corps ?
D’où vient d’ailleurs cette envie, ce besoin inextricable chez certains d’atteindre le succès. Je me suis demandé par exemple ce qui reliait profondément et intimement, des membres de ma famille et des stars chanteuses des années 70. Pourquoi je peux déceler autant d’universalisme dans leurs vies ? Pourquoi y’a t’il tant de commun entre les vies ordinaires de ma famille, banlieusards français nés dans les années 50, et des White Trash américains, entre ma mère et un groupe de rappeurs de 20 ans qui ont grandi en banlieue de Rennes ? »
Avec Sara
Travail des voix, collaboratrice: Dalila Khatir
Travail des textes: Jonathan Drillet
Son: Vanessa Court
Lumière: Loren Palmer
Costume: Cédrick Debeuf
Perruque: Sébastien Poirier
Régie générale: François Boulet
Production et diffusion: Le Petit Bureau / Matthieu Barbin est artiste compagnon du Manège, Scène Nationale de Reims, saison 2020-2021.
Coproductions: La Ménagerie de Verre, Paris / Manège, scène nationale – Reims /
Centre Chorégraphique National d’Orléans / Les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis
Soutiens: Scène Nationale d’Orléans / Centre National de la Danse – Pantin, dans le cadre de prêts de studios / Atelier de Paris / CDCN.
Accueil en résidences : La Ménagerie de Verre, Paris / Manège, scène nationale – Reims / Scène nationale d’Orléans
Contact production : Virginie Hammel : virginie@lepetitbureau.fr
https://lepetitbureau.fr/les-cent-mille-derniers-quarts-dheure/
teaser: https://vimeo.com/558935167
